vendredi 30 octobre 2020

L'empreinte - Alex Marzano-Lesnevich

 


456 pages – Edition 10/18 (Littérature étrangère)

2 Janvier 2020 – Thriller / Documentaire

8,40 €

Résumé :

 

Etudiante en droit à Harvard, Alexandria Marzano-Lesnevich est une farouche opposante à la peine de mort. Jusqu’au jour où son chemin croise celui d’un tueur emprisonné en Louisiane, Rick Langley, dont la confession l’épouvante et ébranle toutes ses convictions. Pour elle, cela ne fait aucun doute : cet homme doit être exécuté. Bouleversée par cette réaction viscérale, Alexandria ne va pas tarder à prendre conscience de son origine en découvrant un lien tout à fait inattendu entre son passé, un secret de famille et cette terrible affaire qui réveille en elle des sentiments enfouis. Elle n’aura alors cesse d’enquêter inlassablement sur les raisons profondes qui ont conduit Langley à commettre ce crime épouvantable. Dans la lignée de séries documentaires comme Making a Murderer, ce récit au croisement du thriller, de l’autobiographie et du journalisme d’investigation, montre clairement combien la loi est quelque chose d’éminemment subjectif, la vérité étant toujours plus complexe et dérangeante que ce que l’on imagine. Aussi troublant que déchirant.


Avis :


J'ai bien aimé ma lecture malgré le fait que le récit est parfois décousu à mon goût on a sens cesse des retours en arrière puis en avant et quand on le lit le soir il est parfois difficile de suivre les évènements. J'aurais peut-être aimé en savoir plus sur le plan psychologique, on nous répète tout le temps qu'il s'agit d'une maladie mentale mais j'aurais aimé de vrais arguments. Certes il s'agit d'un récit réel ce qui le rend d'autant plus poignant. On nous parle du système judiciaire américain sans toutefois rentrer dans les détails et c'est peut-être ce qu'il manque dans tout le livre pour comprendre où l'auteure veut en venir, bien sûr on y voit un effet miroir entre sa vie et celle de Ricky Langley mais au final je ne saurais trop dire si j'ai aimé ou non en fait.

De plus que l’on a du mal à savoir la nature de ce livre, s’il s’agit d’une autobiographie, d’un documentaire ou d’un essai contre la peine de mort. On se pose aussi la question « est-il juste de décider de la vie d’un homme qui a tué ? ». C’est un livre intéressant mais dur à lire par moment et je le déconseillerai aux âmes sensibles clairement. C’est un récit poignant qui mérite d’être lu mais qui reste compliqué à chroniquer du fait de sa réalité.

 

Ma note : 15/20           

Citation :

 

Il ne savait pas à quoi ressemblerait la prison. Et finalement, il ne trouve pas ça trop mal, mais c'est quand même la prison. Il y a trop de bruit, avec tous les cris et les gémissements, les hommes qui cognent sur les barreaux jour et nuit car ils n'ont pas d'autre moyen de se faire entendre. Parfois, c'est à croire que le brouhaha de la prison se mêle au brouhaha dans sa cervelle et il ne reste plus qu'un immense beuglement incompréhensible entre l'intérieur de lui et l'extérieur et il a l'impression de se désintégrer dans le vacarme. Le confinement lui rend impossible de s'échapper de lui-même, de s'échapper de qui il est, toujours trop bruyant au-dedans.

lundi 26 octobre 2020

Sorcière - Mona Chollet

 


233 pages – Édition Zones

2018 – Essaie Sociologique

18 €

Résumé :

 

Tremblez, les sorcières reviennent ! disait un slogan féministe des années 1970. Image repoussoir, représentation misogyne héritée des procès et des bûchers des grandes chasses de la Renaissance, la sorcière peut pourtant, affirme Mona Chollet, servir pour les femmes d'aujourd'hui de figure d'une puissance positive, affranchie de toutes les dominations.
Davantage encore que leurs aînées des années 1970, les féministes actuelles semblent hantées par cette figure de la sorcière. Elle est à la fois la victime absolue, celle pour qui on réclame justice, et la rebelle obstinée, insaisissable. Mais qui étaient au juste celles qui, dans l'Europe de la Renaissance, ont été accusées de sorcellerie ?

Ce livre explore trois archétypes de la chasse aux sorcières et examine ce qu'il en reste aujourd'hui, dans nos préjugés et nos représentations : la femme indépendante – les veuves et les célibataires furent particulièrement visées ; la femme sans enfant – l'époque des chasses a marqué la fin de la tolérance pour celles qui prétendaient contrôler leur fécondité ; et la femme âgée – devenue, et restée depuis, un objet d'horreur.

Mais il y est aussi question de la vision du monde que la traque des sorcières a servi à promouvoir, du rapport guerrier qui s'est développé alors tant à l'égard des femmes que de la nature : une double malédiction qui reste à lever.


Avis :

J’ai attendu longtemps avant de me procurer ce livre puis au mois de septembre je l’ai trouvé dans mon supermarché et sur un coup de tête, j’ai décidé de me faire plaisir, un cadeau de moi à moi pour mon anniversaire. Voulant rentabiliser mon achat car ce livre n’est quand même pas donné pour le nombre de page qu’il contient, je l’ai commencé tout de suite. C’est un des premiers essaies sur tout ceux que j’ai commencé que j’arrive à terminer. J’ai mis du temps à le lire car l’écriture n’est pas la même que dans un roman et que les informations que l’on assimile sont différentes mais j’ai adoré.

On parle de sorcière, de femmes, de société patriarcale, du fait que l’on vive dans un monde d’homme et qu’en tant que femme ce n’est pas simple et j’ai adoré. Le moi féministe longé en moi a fait des bonds tout le long de ce livre tant tout ce qui est raconté dans cet essai a résonné en moi, j’y ai retrouvé en partie toute ma façon de penser et cela fait du bien de voir que quelqu’un pense comme moi et qu’au final on n’est pas seule dans ce monde.

On retrouve d’ailleurs pleins de référence à d’autres livres qui m’ont donné très envie de les lire afin d’en apprendre plus. Le seul bémol que je pourrais trouver à ce livre c’est que l’auteure ne parle pas assez des sorcières et de cette chasse qui a eu lieu il y a plus ou moins longtemps car j’aurai aimé en apprendre plus.

C’est le genre de livre que j’ai envie de garder près de moi afin d’en relire quelques pages de temps en temps car j’ai l’impression que plus on va lire ce livre plus on va se faire de réflexion en ce qui concerne notre société actuelle.

 

Ma note : 18/20           

Citation :

 

Aujourd’hui, l’indépendance des femmes, même quand elle est possible juridiquement et matériellement, continue de susciter un scepticisme général. Leur lien avec un homme et des enfants, vécu sur le mode du don de soi, reste considéré comme le cœur de leur identité. La façon dont les filles sont élevées et socialisées leur apprend à redouter la solitude et laisse leurs facultés d'autonomie largement en friche. Derrière la fameuse figure de la « célibataire à chat », laissée-pour-compte censée être un objet de pitié et de dérision, on distingue l'ombre de la redoutable sorcière d'autrefois, flanquée de son « familier » diabolique.